"Harcèlement, intolérances, missions impossibles... Comment s'en sortir ? Grâce aux neurosciences appliquées qui permettent de décrypter les situations les plus complexes de management toxiques et d'agir de la façon la plus pertinente et sereine possible !"
Harcèlement, humiliations, vexations... Tels sont les premiers mots qui viennent à l’esprit quand on parle de management toxique. Pourtant, il ne se limite pas au harcèlement. Un management devient toxique lorsqu’il place une personne dans l’incapacité de réaliser ses tâches et ses missions ou qu’il la soumet à une pression émotionnelle supplémentaire.
A la lumière des récentes découvertes en psychologie et neurosciences dont celles du Docteur Jacques Fradin (MD, chercheur et psychothérapeute, fondateur d'IME Conseil et directeur du Fonds IME pour la recherche sur le Facteur Humain), le spectre du management toxique s'élargit à d’autres processus moins spectaculaires que le harcèlement mais tout aussi nocifs et sources de stress.
Le lecteur du livre "Le management toxique" (Eyrolles, Collection Neurosciences et vie au travail, 2013), conçu comme un parcours de selfcoaching, pourra comprendre comment se mettent en place les comportements toxiques, diagnostiquer la cause des problèmes qu’il subit, établir une stratégie efficace et découvrir, pour passer à l’action afin de ne plus en être la cible, quelques uns des outils de l'Approche Neurocognitive et Comportementale (ANC) développés par IME Conseil et les chercheurs du Laboratoire Psychologie & Neurosciences du Fonds IME. Pour expérimenter et acquérir davantage de ces méthodes et techniques ANC, l'équipe IME Conseil vous propose un atelier et deux formations.
Faites ci-dessous le test exclusif proposé dans le livre pour identifier lequel des 5 types de management toxique que vous vivez et accédez à nos conseils les plus adaptés afin d'y faire face sereinement. Et pour aller plus loin, participez à l'atelier "3 outils pour gérer les rapports de force" (3h), à la formation "Les bases de l'intelligence relationnelle pour une communication calme et efficace en toutes situations" (2j) ou à la formation "Management biosystémique : accompagner l’autonomie et la performance des équipes" (2j), en particulier si vous êtes en situation de "mission impossible" (5e type de management toxique)
Identifier le type de management toxique pour mieux le gérer
Dans un contexte de compétitivité exacerbée, de crise économique, de quête de sens et d’épanouissement mise à mal par le stress au travail, « beaucoup de managers ne sont pas ou peu préparés à la gestion des équipes et des situations complexes », constate le Docteur Jacques Fradin, directeur du Fonds IME (Institut de Médecine Environnementale, Paris) et fondateur d’IME Conseil.
« Ils ne sont pas formés au relationnel ou à la psychologie et sont rarement accompagnés en ce sens par l’entreprise ». Le manager se retrouve alors dans une situation inconfortable : soit il réussit ce challenge grâce à ses qualités/capacités propres, soit il se révèle incapable de relever ce défi et cela
ouvre la voie au management toxique.
Le risque de management toxique est d’autant plus important que bien souvent, l’organisation même n’intègre pas la dimension humaine, à savoir les capacités relationnelles et motivationnelles, les besoins des collaborateurs en termes d’autonomie et d’accès à l’information.
Mais, quelles que soient ses causes, individuelles, relationnelles et/ou organisationnelles, le management toxique mérite d’être géré efficacement car il est nocif non seulement pour les salariés mais aussi pour les entreprises « qui n’ont pas encore toutes perçu le coût du stress et de la toxicité », reconnaît Pierre Hurstel, dans la préface qui souligne « la bonne nouvelle » apportée par cet ouvrage, « c’est qu’apparemment on peut se désintoxiquer ».
En effet, à l’aide de grilles de lecture et mises en situations, le lecteur peut trouver et administrer l’antidote adéquat :
Déculpabiliser et diagnostiquer la source organisationnelle, relationnelle ou individuelle du management toxique ;
Développer une stratégie d’action pour supprimer la cause ou réduire l’effet du management toxique ;
Agir avec recul, pragmatisme et professionnalisme pour faire évoluer sa situation.
Deux grandes catégories de management toxique peuvent être différenciés : celle liée principalement à la personnalité propre du manager ("Antipathique", "4x4, ou "Hyper") et celle, plus pernicieuse, qui ne dépend pas que de la personnalité et des compétences managériales du supérieur hiérarchique ("Despote" ou "Mission impossible").
"Si j’avais eu à ma disposition cet ouvrage quand j’ai commencé à travailler, j’aurais gagné du temps et évité les états par lesquels je suis passé. Tantôt furieux et impuissant, tantôt sidéré et toujours impuissant, tantôt évitant et désespéré…", note au début de la préface
Pierre Hurstel, Fondateur de « Matière à réflexion, pour le réenchantement des entreprises »,
et ex-DRH Monde Ernst & Young.
Détoxifier la relation avec son manager
Fondateur d'IME Conseil et de l'Approche Neurocognitive et Comportementale, le Docteur Jacques Fradin distingue 3 cas : le management façon « antipathie », le management façon « 4x4 » et le management façon « hyper ». « Ils ne sont pas exclusifs et peuvent s’aggraver mutuellement », avertit-il, « mais ils relèvent de personnes normales mises dans des situations qui révèlent ou accentuent leurs propres limites. »
Antipathie :
« Mon manager et moi, on ne se comprend pas », « Je ne le supporte plus » ou « Mon boss ne m’aime pas, ça tombe bien, moi non plus ». Il s’agit ici de problèmes d’agacement, voire d’agressivité qui surviennent essentiellement parce que les parties en présence défendent des valeurs divergentes. ?Nous avons tous, consciemment ou non, des intolérances basées sur des certitudes et sur des valeurs. L’intolérant n’a pas l’impression d’être intolérant. Ses remarques visent selon lui à rétablir un ordre juste et nécessaire.
4x4 :
« Mon manager ne s’arrête jamais. Personne n’arrive à suivre son rythme. Il nous épuise ! » Doté d’une forte personnalité, ce manager dispose d’une énergie hors normes qu’il met au service de certaines valeurs, comme la créativité, la combativité…
Sa motivation à toute épreuve (inconditionnelle) est doublée d’intolérances à l’échec et au manque de reconnaissance. Très exigeant à leur égard, le manager 4x4 ne comprend ni tolère que ses collaborateurs puissent avoir un fonctionnement différent du sien.
S’il est constamment disponible, même le week-end, dans son idée, ses collaborateurs doivent l’être également.
Hyper :
« Pour mon manager, tout doit toujours être hyper précis » (ou hyper ambitieux, hyper réfléchi, hyper cool…), « Certains sujets tournent à l’obsession… ou au drame » ou encore « Avec lui, c’est Je t’aime puis je ne t’aime plus, puis Je t’aime… moi, non plus ». Comme son nom l’indique, avec le management façon « hyper », on rentre dans le domaine du « trop ».
« Le manager se trouve dans un cycle infernal, alternant entre obsession et rejet avec amertume. Il est dans l’hyperinvestissement émotionnel », explique le Docteur Jacques Fradin. « Soit il en fait trop lui-même et attend une reconnaissance qui ne le satisfait jamais, soit il attend trop de ses collaborateurs et s’en trouve toujours déçu. »
Dans ces trois cas, le management devient toxique bien que le manager ne soit pas forcément conscient de ses propres problèmes, ni de leur impact. « Pour qu’il y ait choc, il faut 2 rocs, » constate métaphoriquement le Docteur Jacques Fradin.
En général, ces problèmes peuvent se résoudre en faisant preuve d'intelligence relationnelle (cf. notre article dédié) qui permet notamment de sortir des clivages binaires bien/mal, juste/injuste. Pour acquérir les bases de cette intelligence relationnelle, participez à notre formation de 2 jours sur ce thème :
Gérer la toxicité exacerbée ou générée par les dysfonctionnements organisationnels
Le second type de management toxique – façon « despote » et façon « mission impossible » – apparaît plus complexe à gérer car il n’est pas la simple conséquence de problèmes comportementaux personnels ou interpersonnels. Il relève également de problèmes culturels et structurels plus profonds au sein de l’entreprise concernée.
Despote :
« Il se croit supérieur, humilie les plus faibles », « C’est un tyran ». « Dans les cas les plus extrêmes, certains comportements sont pathologiques et relèvent de la psychiatrie, » affirme le Docteur Jacques Fradin. Il s’agit ici de postures de dominance à l’égard des collaborateurs ou des collègues qui aboutissent à des comportements de manipulation, de déstabilisation ou de harcèlement. Le manager est conscient de ce qu’il fait et y prend du plaisir.
« Il est évident que cette attitude s’épanouit particulièrement quand la structure de l’organisation le permet. Lutter contre suppose d’agir aussi à ce niveau structurel. »
Si vous êtes confronté à ce type de management toxique, participez à notre atelier "3 outils pour gérer les rapports de force" (3 heures) dont le programme est présenté ici :
Mission Impossible :
Ce dernier cas est plus lié à l’organisation même de l’entreprise qu’au manager. Une organisation efficace est construite selon le principe de win/win ; l’intérêt de toutes les parties concernées est censé être convergent. Or, avec la perte de sens et la complexification des processus, certaines missions au sein de l’entreprise deviennent « impossibles ».
Pour l'illuster, prenons l'exemple d’un directeur marketing qui se ferait taper sur les doigts parce que les ventes de produits ne décollent mais qui n’a pas de responsabilité directe sur les équipes de commerciaux ; ou celui d’un chef de chantier qui a la responsabilité de couler des fondations mais qui n’a pas le pouvoir décisionnel de refuser des matériaux qu’il juge de qualité insuffisante.
Dans ces deux cas, les stratégies individuelles et relationnelles (travail sur soi-même et sur sa manière de communiquer) ne suffisent pas à améliorer la situation : des solutions organisationnelles doivent être mises en place pour rendre vivable son cadre de travail.
Si vous êtes confronté à ce type de management toxique, participez à notre formation "Management biosystémique : accompagner l’autonomie et la performance des équipes" (2 jours) dont le programme est présenté ici :
Deux types de sorties de crise sont envisageables: basses et hautes.
Les sorties basses sont accessibles à tous, quel que soit le niveau hiérarchique et sont non-conflictuelles. Elles s’appuient sur les « bonnes pratiques et politesses professionnelles » et sur la traçabilité des échanges sobres et factuels. L’avantage est qu’elles permettent d’éviter le rapport de force direct avec un « despote » mais aussi et surtout de montrer à la hiérarchie les dysfonctionnements organisationnels cachés, sans avoir besoin de les nommer ainsi (inadéquation entre responsabilité et pouvoir décisionnel, manque d’information, de délégation ou de moyens d’action, positions structurelles d’abus de pouvoir, de juge et partie…).
Quant aux sorties hautes, elles s’intègrent dans une stratégie proactive d’empowerment, si possible impulsée par la Direction. Pour le collaborateur, il s’agira d’une part de prendre la mesure de son poste et de l’occuper pleinement, assumant le risque de conflit avec sa hiérarchie ou ses collègues et, d’autre part, à modifier sa posture dans l’organisation et à développer son assertivité pour ne plus donner prise au despote.
En conclusion, reprenons les mots éclairés et rassurants du Docteur Jacques Fradin : « Le manager n’est souvent pas le problème mais une solution. Il y a plus d’organisations troublantes et de managers troublés en tant qu’individus que de managers intrinsèquement toxiques. »
Test exclusif pour reconnaitre un manager toxique
Comment reconnaît-on un manager toxique ? Le test proposé ci-desous est extrait du livre "Le Management toxique", co-écrit par Patrick Collignon et Chantal Vander Vorst.
Question 1 : Si vous deviez résumer votre environnement de travail, quelle phrase utiliseriez-vous ?¥ Quel manque d’organisation ! Un vrai bordel !
§ A quelques frictions près, ça ne se passe pas trop mal.
♦ C’est des malades ! Compétents, parfois géniaux, mais il faut pouvoir les suivre !
& On ménage le chef et ses susceptibilités. Il peut imploser à chaque instant.
€ C’est la jungle !
Question 2 : Quelles sont vos pensées par rapport à votre manager ?
& Au début, tout allait bien, mais depuis x temps, il m’en veut, sans que je sache pourquoi.
¥ Qu’est ce qui va encore me tomber sur la tête ?
♦ Il n’arrête pas de me critiquer. Tout ce que je fais est nul.
€ Il m’intimide ou me met la pression gratuitement.
§ Depuis le début, il ne supporte pas qui je suis/ce que je représente.
Question 3 : A votre avis, votre manager est :
€ Tyrannique.
& Immature, un éternel insatisfait qui fait périodiquement une crise.
♦ Inépuisable, insensible à la souffrance et à l’échec.
§ Peu ouvert, pas sympathique, stupide... bref, l’opposé de vous.
¥ Un relais des échelons supérieurs, qui applique les consignes.
Question 4 : Votre manager vous reproche…
§ Un trait qui lui déplait de votre caractère.
¥ Votre immobilisme ou votre démotivation.
& Votre manque d’implication, comme si vous n’en faisiez jamais assez.
€ Tout et rien. Quoi que vous fassiez, il trouve quelques chose à redire pour vous rabaisser.
♦ Votre manque d’engagement, d’initiative… ce n’est jamais assez bien comparé à lui.
Question 5 : Par rapport à une charge normale de travail, votre manager :
€ Dit qu’il travaille énormément. Mais on se demande ce qu’il fait vraiment…
♦ Travaille énormément. Il est inépuisable. Un bourreau de travail.
¥ Assure sa part de travail et conserve beaucoup de pouvoir décisionnel sur le travail des autres.
§ Assure sa part de travail.
& A l’impression d’en faire jamais assez là où il en fait trop, et vice versa. Au final, il s’épuise pour rien, souvent.
Question 6 : Les consignes de votre manager sont :
§ Claires.
¥ Relativement claires sur vos responsabilités, peu sur votre pouvoir réel d’action.
€ Pas vraiment claires, ce qui vous est souvent reproché après coup (j’avais pourtant demandé que...).
&Claires mais mal calibrées : il en attend trop par rapport à la tâche réelle.
♦ Claires et très élevées en termes de quantité et de qualité.
Question 7 : Quelle est l’influence de votre manager sur l’ambiance de travail ?
♦ Il place la barre tellement haut que la plupart des gens sont complexés et se sentent incompétents.€ Il participe activement ou passivement à la création d’un climat d’insécurité permanente, de peur diffuse. On ne sait pas sur qui « ca » tombera …
& Ca dépend de son humeur. Parfois enthousiaste, parfois anxieux, parfois déçu, parfois en train de ruminer.
§ Neutre. Mais il y les choses qu’il ne supporte pas.
¥ Neutre, mais il organise mal le travail, ce qui est très démotivant.
Question 8 : Parmi ses collaborateurs, dont vous faites partie, votre manager a-t-il des préférences ?
♦ Oui, il s’entoure de ceux qui fonctionnent comme lui et est assez peu accessible pour les autres.
§ Non, pas plus que quelqu’un d’autre. Mais il y a ceux qu’il ne supporte pas.
¥ Non pas plus que quelqu’un d’autre.
€ Oui. Il a ses préférés qui ont tendance à lui lécher les bottes, et ses têtes de Turcs, qui ont en tendance à en avoir peur.
& Oui, souvent les nouveaux venus. Mais, généralement, ça ne dure qu’un temps…
Question 9 : Quand cela ne se passe pas comme il veut, mon manager…
€ A tendance à me mettre une pression d’enfer pour avoir ce qu’il veut, quitte à faire des crises de colère et m’insulter.
§ Stresse/et ou me reproche un aspect précis de ma personnalité.
¥ Me parle surtout de mes responsabilités mais refuse de me céder le pouvoir d’action indispensable.
& Stresse et a tendance à être douloureusement déçu et à me le reprocher par la suite.
♦ Stresse et a tendance à me planter là et ne plus rien me demander.
Question 10 : Qu’est-ce qui vous démotives, vous démoralise ou vous déprime le plus ?
& Les allusions pleines de reproche de mon manager qui a , envers moi, une agressivité incompréhensive.
€ Les manières irrespectueuses de mon manager qui se croit tout permis et me traite comme un chien.
¥ Etre limité dans mes mouvements alors que je devrais être plus autonome.
♦ Quoi que je fasse, ce n’est jamais assez bien. On me laisse penser que je suis incompétent, ce qui est inexact.
§ La disqualification systématique par mon manager, à qui je ne plais pas.
Votre manager fait porter le chapeau à ses collaborateurs ou néglige leur état de fatigue ? Ne cherchez plus, c’est un manager toxique ! Oui, mais quel type de manager toxique ? Et comment s'y prendre pour sortir de cette situation nocive ? Pour vous permettre de mieux comprendre le profil psychologique des managers toxiques, voici la liste des cinq types de comportements particulièrement délétères pour le bien-être des salariés.
► Le management « antipathie »
Le collaborateur est confronté à un manager qui n’a pas les mêmes valeurs que lui. « La plupart du temps, il pense être confronté à quelqu’un qui ne l’apprécie pas, il pense que c’est personnel, mais c’est rarement le cas », explique Patrick Collignon. Pour renouer la confiance, il suffit souvent de quelques séances de coaching au manager, de sorte à « faire sauter ses intolérances ».
► Le management « 4x4 »
Le manager ne s’arrête jamais, fait preuve d’une grande exigence et intolérance. « Le problème avec ce type d’individu, c’est que le collaborateur aura le sentiment d’avoir été extrêmement mis en avant puis d’un coup d'être mis à l’écart, explique l’auteur. Il faut qu’il se rende compte que le manager fonctionne ainsi avec tout le monde ». Comme pour le premier, quelques séances de coaching permettent une prise de conscience de la part du manager et une amélioration de son comportement.
► Le management « hyper »
Le manager est dans « le trop ». Hyper ambitieux, réfléchi, cool. « Le tout, est de savoir déceler dans quelle catégorie son manager se classe pour pouvoir travailler correctement », confie Patrick Collignon. Dans ce cas, le manager a besoin d’un suivi thérapeutique « pour cibler son type d’hyper et comprendre comment s’améliorer », explique l’auteur.
► Le management « mission impossible »
Le collaborateur est confronté à des demandes sur lesquelles il n’a aucune responsabilité. Pour y remédier, Patrick Collignon conseille « la mise en place progressive de nouveaux processus. Ainsi, l’équipe retravaillera dans l’harmonie ».
► Le management « despote »
Le manager à qui il est difficile de dire non. « C’est un système managérial basé sur la peur, explique Patrick Collignon. Le manager ne reculera devant rien pour garder son pouvoir. Il a besoin d’au minimum six mois de thérapie pour prendre du recul sur ses comportements et les améliorer ». Selon l’auteur, il s’agit du management le plus troublant pour les salariés dans leur vie personnelle.
Le manager doit rester attentif à ses collaborateurs
«Pour le manager, il n’est pas du tout évident d’être conscient de ses agissements, concède Patrick Collignon. Tout réside donc la nécessité de déterminer la toxicité ». Pour cela, le manager possède plusieurs armes. Si les questionnaires anonymes sont un excellent moyen pour pointer les dysfonctionnements, le meilleur indicateur reste encore l'absentéisme répété des salariés.« Un nombre anormal d’arrêts maladie doit alerter le manager, insiste Patrick Collignon. Il doit admettre que quelque chose ne va pas avec son comportement et se remettre en question ».
Le manager doit rester attentif à ses collaborateurs, notamment sur l’organisation du travail. Selon Patrick Collignon, il ne doit pas hésiter à déléguer tout ce qui peut l'être. « Quel que soit la tâche qu’il confie, il doit le faire totalement. car il n’y a rien de plus frustrant pour un salarié que d’avoir un pouvoir d’action réduit ».
Reconnaître un manager toxique : les résultats commentés du test
Vous avez une majorité de ¥
Vous vivez un management toxique de type « missions impossible »Il existe une marge considérable entre ce que votre manager attend de vous et les moyens que l’on vous donne pour atteindre vos objectifs. Ce qui vous fait dire de votre manager quelque chose comme : « il profite de sa position pour exercer son pouvoir, puis il se décharge des conséquences de ses décisions. Quand ça dérape, après, c’est pour ma pomme ! C’est injuste. » Vous avez l’impression de ne pas avoir sa confiance. D’être là pour essuyer les plâtres et subir les conséquences des décisions prises par d’autres moins bien placés que vous pour réaliser le travail attendu, voire moins compétents sur cette tâche spécifique. Parfois, la toxicité peut se limiter à une tâche. Parfois, tout un service est atteint. […]
Votre mission : rétablir l’équilibre entre les attentes et les moyens.
Votre atout : votre démarche rendra l’organisation plus fluide et performante (à votre niveau).
Votre difficulté particulière : vous serez peut-être confronté à de la résistance au changement de la part de votre manager, qui n’est que le relais de l’organisation et souffre peut être du même mal que vous.
Vous avez une majorité de §
Vous vivez un management toxique de type « antipathie »
Il y a quelque chose en vous qui réveille les intolérances de votre manager. Vous avez le sentiment qu’il vous a dans le nez. Vous l’énervez sans savoir très bien pourquoi. Rien de personnel (ni de professionnel), sauf qu’en votre présence, il montre des symptômes d’énervement, d’agitation ou d’abattement, ce qui peut induire chez vous des réactions de stress. Vous vous dites des choses comme : « il ne m’aime pas, ça tombe bien : moi non plus ! « ; « quel imbécile ! », « pour qui il se prend à me juger comme ça ! » […] Cette forme de toxicité s’adresse aux personnes dont le comportement réveille les intolérances du manager. Ces dernières peuvent se focaliser sur une personne qui est la seule à présenter une valeur, un trait de caractère ou de comportement ou être dirigées vers un groupe de personnes qui partagent, sans nécessairement se connaître, une valeur, un trait de caractère ou un comportement commun. Les seules personnes à être épargnées sont celles qui en ne le confrontant pas à ses intolérances, pensent comme lui.
Votre mission : lutter contre les intolérances de votre manager (et les vôtres) et modifier sa perception de vous (et votre perception de lui).
Votre atout : votre démarche favorisera l’ambiance de travail et pourrait déboucher sur une relation plus ouverte avec votre manager.
Votre difficulté particulière : vous serez confronté à sa manière de voir les choses (pleine de certitudes !) e devrez faire évoluer la vôtre.
Vous avez une majorité de ♦
Vous vivez un management toxique de type" 4x4"
Votre manager est très efficace dans ce qu’il fait mais a un gros défaut : il pense que tout le monde fonctionne ou doit fonctionner comme lui. Très exigeant, il est intolérant pour ceux qui n’arrivent pas à respecter son rythme de travail, son investissement ou sa forme d’excellence. Particulièrement critique c’est le champion des retours complexant et il a tendance à laisser de côté ceux en qui il ne se reconnait pas et à avancer sans eux. C’est pourquoi vous vous surprenez à penser des choses telles que : « ce que je fais n’est jamais assez bien », « il me prend pour un nul, un incompétent », « mon patron n’arrête pas de me filer des complexes »…. […] La toxicité de ce type de management touche la plupart des collaborateurs. Les seuls à y échapper sont ceux qui ressemblent effectivement au manager (ceux qui font semblant ne tiennent pas et se grillent sur la distance).
Votre mission : modifier sa perception de vous et réintégrer les rangs des personnes sur qui il peut compter.
Votre atout : votre démarche lui permettra de prendre du recul sur son fonctionnement et rendra l’équipe plus soudée et performante (à commencer par vous).
Votre difficulté particulière : lui faire passer le message (avec humilité, objectivité et enthousiasme).
Vous avez une majorité de &
Vous vivez un management de type « hyper »
Qu’il soit hyper-méticuleux, hyper-sociable, hyper-sympa ou hyper-compétitif, votre manager est surtout « hyper » instable et très ambivalent. Il est très susceptible sur certains points et il faut le prendre avec des pincettes lorsqu’on les aborde avec lui. Pourtant, au début, tout allait (trop) bien, puis, un jour, la situation s’est détériorée comme par un tour de magie. Il a l’air déçu par vous, sans que vous puissiez savoir comment ni pourquoi, et il vous le fait payer par des remarques caustiques. Cela explique votre incompréhension : « du jour au lendemain, ma position a changé. C’est dur d’avoir été mis sur un piédestal puis d’en descendre d’un coup » ; « mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour que ça change à ce point ? », « et le pire, c’est que je ne sais toujours pas ce qu’il me reproche »… le comportement de votre manager semble irrationnel : parfois enthousiaste, parfois anxieux, parfois amer…. Quant à vous, vous avez l’impression d’être pris en otage par quelque chose qui vous échappe complètement… [….] Tout le monde est une cible potentielle de ce côté « hyper » et souvent, on trouve dans l’équipe d’autres personnes jugées décevantes. Les nouveaux arrivants sont toutefois une cible de choix. Ils arrivent vierges d’expériences et focalisent les attentes frustrées du manager. Mais ça ne dure qu’un temps…
Votre mission : apprendre à gérer cet état d’hyper pour ne plus avoir de souci avec lui.
Votre atout : votre démarche vous permettra de consacrer du temps et de l’énergie à d’autres sujets plus utiles…
Votre difficulté particulière : freiner l’un ou l’autre pan de votre personnalité pour éviter de retomber dans le piège de l’hyper et s’armer de patience et de ténacité.
Vous avez une majorité de €
Vous vivez un management toxique de type « despote »
Votre manager est un tyran qui règne sans partage sur son fief : votre service. Tout le monde a peur de lui. Misant tout sur le pouvoir, il déstabilise, intimide, influence, terrorise aussi, parfois. Rien de ce que vous faites n’est jamais bon. Rien n’est jamais clair. C’est toujours votre faute. Tout le monde se méfie. Il divise pour régner et s’entoure de quelques lieutenants souvent plus royalistes que le roi, qui portent sa voix. L’ambiance dans votre service est détestable. En coulisse, vous pensez des choses comme : « Quel sale c… ! », « Il ne supporte pas qu’on lui dise « non » », « c’est comme il veut, quand il veut ! , « il s’en prend toujours aux plus faibles que lui »….. […] Tout le monde est une cible potentielle de ce type de toxicité. Les plus faibles, dont la capacité de défense est moindre ou qui ne correspondent pas à la norme, sont les plus exposés. Toutefois, même quand on n’est pas une cible directe, on est généralement stressé par l’anxiété diffuse de devenir soi-même la cible de la toxicité.
Votre mission : réduire son pouvoir de nuisance en vous dégageant de cette peur, cette culpabilité.
Votre atout : cette fois, vous ne disposez pas vraiment d’atout, car votre manager jouit fréquemment d’une très bonne réputation dans l’organisation et il fera tout pour empêcher que la situation, avantageuse pour lui, change.
Votre difficulté particulière : donner moins de prise aux manœuvres d’intimidation en travaillant sur votre propre position instinctive.
Camille Boulate, journaliste (Les Echos)
Comments